La Vallée Conviviale

La Vallée Conviviale

- D'un "Terrain d'Expérimentations Vivantes" (La Pérelle)
à une Zone d'Ecologie Communale (la Vallée de Vilaine) ? -

Cet été, dans le cadre du projet « Vallée Conviviale » * , l’îlot Vivant invite toutes les personnes qui aimeraient imaginer d’autres manières de vivre,  d’habiter, de produire sur nos territoires, à venir nous rejoindre sur le « terrain d’expérimentations vivantes » qu’on initie sur un espace-test public à la Pérelle (Bruz / Saint Jacques)

Depuis un campement-observatoire du Vivant, on mènera ensemble et avec tout-es celleux qui le veulent, autant des constructions de flex-yourtes, des sessions d’observation de nos liens au Vivant, que des discussions sur les avenirs souhaitables pour ce territoire. 

La dynamique en cours : La Pérelle, un terrain d'expérimentations vivantes !

Depuis fin Juin et tout au long de ce mois du Juillet on a commencé à investir, avec, espère-t-on, un sens de la délicatesse et des responsabilités, une friche située à proximité des étangs de la Petite et Grande Pérelle, à cheval sur Bruz et sur St-Jacques, entre le chemin de halage et la nouvelle « voie des rivages ».

Ce terrain est un lieu pour : 

1) Apprendre à bricoler ensemble ! 
Dans la volonté d’en faire une sorte de « terrain d’aventure », un espace convivial pour apprendre à bricoler ensemble, on y a installé un campement éphémère et ouvert, fait de petites cabanes de bambous et de bancs de palettes, équipé avec une cuisine mobile, des toilettes sèches déplaçables, ainsi que de la signalétique artistique, un petit coin bibliothèque et un début d’espaces de ressources. Les petits chantiers collectifs seront reproduits par la suite (mi-aout, vacances de la toussaint…) avec notamment des expérimentations plus techniques, en lien avec l’équipe de la Vilaine Fabrique de l’Îlot Vivant (ex : cuiseur low-tech).  

2) Se relier au Vivant !
Dans l’idée d’en faire une sorte d’observatoire immergé dans le Vivant, on y a aussi commencé des petits diagnostics écologiques participatifs et sensibles (qu’on répètera), on comprend le Vivant sous nos pieds et ses fragilités, on se met d’accord sur les endroits où on pourra se poser un moment, et ceux qu’il faudra préserver de nos grosses pattes d’humains. 

3) Se rencontrer, se questionner, se projeter ensemble ? 
Dans la perspective d’en faire un « lieu de liens », d’ou partiront des nouvelles envies pour le territoire, et qui pourra accueillir des petites réunions associatives ou des sessions de formation, on a aussi commencé à y animer une série de discussions et de « rencontres » autour de diverses questions : non seulement le Vivant, mais aussi nos rapports au monde, les questions d’urbanisme sur le territoire… 

En parallèle on échange avec les collectivités publiques sur les manières de « cadrer » et de « pérenniser » cet espace d’expérimentations, pour en faire un terrain d’expérimentations vivantes, c’est-à-dire un terrain pour se rencontrer, apprendre, se relier au Vivant, imaginer d’autres manières d' »habiter », échanger sur le lien entre ce lieu et les dynamiques qu’on aimerait initier à terme sur d’autres lieux de la Vallée de Vilaine… 

 

 

 

Une aventure rejoignable !

1) Un lieu ouvert à tous-tes !

Ce lieu et ce programme d’expérimentations sont évidemment ouverts à tous et toutes ! En effet il s’agit d’en faire un « commun » de territoire ou chaun-e des personnes venant dans l’optique d’expérimenter des choses dans le respect du lieu et des autres, sera la bienvenue ! Habitant-es, étudiant-es, voisin-es, n’hésitez pas à nous contacter. 

2) Rassembler une équipe de « commoners » pour développer le « commun », en prendre soin et l’étendre ! 

En plus d’être ouvert-e à tous et toutes de manière ponctuelle, on cherche aussi à se faire rejoindre par des personnes qui voudraient participer d’une manière ou d’une autre, et pourquoi pas s’engager avec nous, sur le long-terme, dans le développement des activités et l’ouverture du lieu ! Car un commun ça s’entretient ! Ca s’entretient par l’envie, le temps, la connaissance progressive du milieu, des voisin-es, des institutions locales, par les échanges, l’intelligence collective et la confiance partagée, l’auto-gestion apprenante, l’ouverture à la critique et la conviction que d’autres mondes et formes de relations sont possibles !

Habitant-es, associations, étudiant-es des environs, vous serez là aussi, les bienvenu-es à participer à cette aventure collective en lancement, avec le temps (ou le peu de) temps que vous aurez à y consacrer. 

En parallèle, avec l’îlot Vivant, on continue à vouloir agrandir l’équipe d’une ou plusieurs personnes (ponctuelles ou à temps plein : en service civique, en reconversion et qui pourrait partager nos débuts de modèles économiques et nos lieux de vie collectifs…?).  
On serait ravis de se faire rejoindre par des profils comme des naturalistes, des (an)architectes, des écologues, des (dés-)urbanistes, des artisan-nes d’habitats légers, des artistes, et des poètes…
Mais surtout, au delà des étiquettes, les profils qu’on cherche sont ceux des personnes qui aiment jouer les montons à cinq pattes sur de la gestion de projets expérimentaux et territoriaux : à la croisée du.de la militant-es de terrain, du. de la coodinateur-rices de projets multi-acteurs, de l’animateur-rices d’évenement d’éduc pop’, de l’ambianceur-se de dynamiques collectives…  
Bref de personnes (voire de collectifs de personnes déjà constituées) joyeuses, engagées, organisées, rebelles qui auraient une envie grande comme le monde de participer à un projet collectif d’écologie intégrale. Car ce projet commence petit, mais il a de grandes (et, espérons-le, belles) ambitions… (voir ci dessous) !  

Si l’une ou l’autre de ces propositions vous intéressent vous pouvez  nous envoyer un mail à ilot-vivant@riseup.net. 
N’hésitez pas à nous préciser directement qui vous êtes et avec quelles envies et dispos vous nous contactez. Merci ! 

foule-famille

Bonus : La Vallée de Vilaine, vers une Zone d'Ecologie Communale ?

Un terrain d’expérimentations vivantes sur l’été, c’est super : mais ensuite, il se passe quoi ? 

Bonne question : le propre de cette aventure c’est d’expérimenter, d’apprendre en marchant, et de marcher en se questionnant pour imaginer la suite (« Caminer preguntando » disent les zapatistes) : comment réagit le Vivant autour de nous ? Quelles limites et responsabilités parvient-on à se donner collectivement ? Quelles formes d’usages communs s’inventent ? Comment s’éviter de générer des formes d’appropriation exclusive du lieu ? 

Pour autant on a bien des intentions (et pas petites), d’une part pour ce lieu, mais aussi, au delà de ce lieu, pour le territoire (simplement, insistons sur le fait qu’elles soient ouvertes à évolution !). 

1) Pour ce lieu :

L’intention est de le pérenniser et le structurer en espace permanent, d’expérimentations, d’apprentissages et de rencontres (sorte de lieu-école des nouveaux mondes) en : 
– accueillant des groupes d’enfants, des étudiant-es, des habitant-es, des personnes de passage, des associations locales à expérimenter des pratiques ou à se réunir autour de l’habitat alternatif, des matériaux locaux, du lien au Vivant, à l’eau et aux milieux ré-enfrichés, de la démocratie locale, de la gestion des biens communs… 
– et donc en organisant les conditions de cette structuration : espaces d’accueil de groupes (salle de formation, dortoirs à proximité) ; espace de documentation (« musée vivant ») et de stockage des outils ; moyens mobilisés (financement, possibilité d’installer des habitats légers sur place) pour pérenniser la capacité de l’équipe d’animation (les « commoners ») à prendre soin du lieu et à y proposer activités ouvertes et séjours de formations…  

2) Pour le territoire :

L’initiative que l’on mène sur ce lieu est un projet en soi, mais c’est aussi une préfiguration d’une dynamique plus large et plus ambitieuse : celle de participer à imaginer et construire ce que pourrait devenir le projet de territoire de la « Vallée de Vilaine », ces 7 communes du Sud Ouest Rennes regroupées autour de la Vilaine et parties prenantes d’une dynamique initié par Rennes Métropole. 

Ce territoire, que, depuis plus d’un an, nous avons choisi d' »habiter » (au sens fort du terme et avec toutes les significations et formes d’attachement qu’il implique à notre sens) est en effet riche d’opportunités alternatives – diversité d’acteur-rices associatifs et paysan-nes engagé-es sur les transitions agricoles et alimentaires, échelle géographique originale reliant villes, quartiers populaires et espaces plus ruraux, présence de certaines collectivités locales favorables au changement…

C’est pourquoi on aimerait y pousser, de manière à la fois très ambitieuse à moyen/long-terme, et très progressive et précautionneuse pour le moment, l’idée que ce territoire peut être celui d’une expérimentation utopique et pragmatique, source de transformations profondes sur les plans écologiques, sociaux et démocratiques, et plus concrètement sur nos manières de vivre, d’habiter, de se relier sur ce territoire.. 

Ainsi, les envies de communs, de liens au Vivant, d’apprentissages partagés, développés à partir de la Pérelle pourraient-ils inspirés des transformations à l’échelle supérieure du territoire. Le « Terrain d’Expérimentations Vivantes » préfigurerait ainsi la « Zone d’Ecologie Communale« . 

a) (Dés)urbanisme : Une zone pour rendre nos manières d’habiter, de travailler, de vivre conciliables avec nos milieux et écosystèmes 
Concept venant d’une expérimentation en cours à Dijon (La zone des Lentillères), qui revendique notamment le droit d’habiter et de cultiver sur une même zone maraichère en ville, la ZEC promeut, via un zonage juridique novateur, la possibilité de concilier plusieurs usages respectueux sur même lieu (habiter, protéger, et cultiver devenant un même geste, loin des situations actuelles consistant à séparer les fonctions – « ici on habite, là on travaille, la-bas on protège », qui nous contraint a artificialiser toujours plus !) 
De la Prévalaye, à la ferme des Petits Chapelais, ce sont ces nouvelles formes d’habiter, de travailler, d’apprendre, de prendre soin qui se rencontrent déjà et qu’on doit rendre possibles et généralisables, sous forme de hameaux légers (dont certains à vocation agricoles), de friches urbaines à ré-ensauvager, d’écoles du dehors, de bâtiments vacants rénovés en lieux de vie/travail… Le terrain de la Pérelle a vocation à en être un espace-test sur les questions de liens entre espace naturel, espace habitable et espace-école. 

b) Démocratie réelle : Une zone pour construire une véritable démocratie territoriale et permettre des îlots d’expérimentation communaliste
Le projet territoriale porté ici viserait aussi à défendre une nouvelle manière de « gouverner » et de « prendre nos responsabilités » sur un territoire. 
De Saint-Jacques a Laillé, ou Bruz, les mairies semblent chercher à développer la mobilisation citoyenne. Selon nous, instituer une « Zone d’Ecologie Communale » est aussi l’opportunité de refonder les formes démocratiques en donnant un rôle clef à des assemblées populaires ou inter-associatives sur le territoire qui déboucheraient sur des décisions pratiques et politiques. Des formes de gouvernance inter-acteurs existent déjà sur la Prévalaye, mais doivent désormais devenir décisionnaires (et non plus seulement consultatives). 
Cela pourrait commencer par le fait d’encourager et de rendre possible de nombreuses initiatives et zones d’expérimentations gouvernées collectivement selon le système des « communs ». C’est-à-dire une gouvernance d’un espace et d’une ressource par un groupe de personnes (les « commoners ») ayant la responsabilité de gérer cet espace de manière soutenable, et de le rendre accessible à une communauté plus large. Là encore, l’espace public/commun de la Pérelle en constitue un laboratoire à partir d’un espace a priori naturel.
Mais là encore il faudra permettre et généraliser d’autres expérimentations de communs ailleurs sur le territoire de la Vallée de Vilaine : on pourrait imaginer par exemple un maison de l’écologie ou un centre social communautaire co-géré entre collectivités et citoyen-nes sur le QPV de Cleunay, ou du foncier agricole mis à disposition par la ville de Laillé et entretenu par une communauté d’habitant-es et de paysan-nes pour cultiver des blés panifiables paysans ?  

A côté de ces dimensions de transformation « urbanistiques » et démocratiques présentes dans le concept de « Zone d’Ecologie Communale », nous pourrions nous ré-approprier le concept et défendre, à partir de ce qu’on pourra préfigurer à la Pérelle et ailleurs, d’autres utopies réelles pour le territoire de la Vallée : 
– un territoire-école avec un écosystème de lieux réhabilités en dortoirs, lieux d’expérimentation de savoir-faire artisanaux, lieux d’universités populaires et d’éducation populaires…  
– ou encore, la mise en place inconditionnelle du zéro artificialisation, des plantations agro-forestières et un maillage bocager, le réensauvagement de la Vilaine, des expérimentations de sécurité sociale alimentaire… 

Les possibles souhaitables ne manquent pas. Pourtant ils restent dans les cartons, faute de ressources pour les associations et de décisions politiques véritablement audacieuses sur ces sujets.
D’où notre envie d‘expérimenter ici et maintenant, avec détermination et ouverture, dans les friches du territoire (la Pérelle), de rassembler des personnes, collectifs, dans la convivialité, autour de nous et des autres acteur-rices de la Vallée, avant de d’interconnecter ces alternatives et de les généraliser, en combinant  « politique du faire » et la « politique institutionnelle ». 

Dans cette optique, on organisera probablement un « séminaire convivial de la ZEC » à la Pérelle, en Octobre, sur les vacances de la Toussaint : pour déjà nous faire part de votre intérêt, envoyez-nous un petit mail en nous disant deux mots sur vous (c’est la solution la plus efficace pour qu’on vous tienne le mieux au courant et qu’on vous mette dans les bonnes listes mails). Sinon inscrivez-vous déjà à la lettre d’info (en cochant « m’abonner aussi à la liste du projet « Vallée Conviviale » »).b

Petites précisions sur les beautés cachées de la "convivialité"

Une vallée « Conviviale » ? Le mot n’est pas choisi par hasard ! La convivialité pour nous, c’est non seulement l’idée de banquets, de cuisine à plusieurs mains, d’histoires racontées, de rires, bien sûr, mais c’est aussi la belle puissance d’agir qu’on se donne quand on fait les choses ensemble – pssst, la joie c’est ça ! Ce qui permet de continuer à se lever le matin, à se rassembler, à lutter, à ressentir de l’empathie, à « affecter » mais aussi à « être affecté », dans un monde qui s’effrite… (voir le livre Joie Militante – Construire des luttes en prise avec leur monde). 

Et si on choisit ce mot, nous, c’est aussi pour orienter nos actions sur le chemin des solidarités, des rencontres, des alliances, des projets qui laissent à chacun-e la place et la force de s’exprimer
Car la convivialité porte l’idée d’une diversité qui se rassemble et incite à redonner du pouvoir d’agir à ceux qui habitent, vivent, des territoires et des situations, dans les marges de la « marche » du monde et des métropoles.   
Ce sera donc pour nous une manière de rencontrer des gens qui n’ont pas nos privilèges (par exemple parce qu’ils vivent dans des lieux saturés de béton, là ou nous cotoyons des praires et des hérons), et de commencer à façonner, par les actes et le faire à plusieurs (cuisine, bricolage, rituels…), les multiples avenirs souhaitables qu’on souhaite construire ensemble

Pour déplier d’autres belles idées qui se cache derrière ce joli mot, on vous conseille la lecture de cet article (en cliquant juste ici).

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