Rejoindre le groupe de théâtre autogéré de l’îlot vivant!

Groupe de théâtre autogéré: clamer notre intention!

(Deux personnages sont en scène, penchés sur un écran d’ordinateur. La discussion paraît animée. Le bric-à-brac qui les entourent -canapés dépareillés, légumes d’été posés dans des cagettes, affaires de bureau posées en tas sur une table – suggère qu’iels se trouvent dans un lieu de vie collectif. On entend des voix et des bruits de ferme (tracteurs, animaux) dans le lointain)

No: Flûte, Gas, c’est à nous ! On nous attend ! 

(Ils s’affolent)

Gas et No : (Avec entrain, en choeur) C’est décidé, on monte un groupe autogéré de théâtre !

Gas : Ici Gaspard (aka Gas, pronom : il) 

No : et Nolwenn (aka No’, pronom : elle). On prend le clavier aujourd’hui pour vous parler d’un projet dont on a eu l’idée cet été. Avec Gaspard, ça fait plus d’un an, si ce n’est deux dans son cas, qu’on est à l’Îlot Vivant et on s’est rendu compte d’un besoin qui nous habitait et auquel on a peut-être l’occasion de répondre en cette fraîche rentrée. 

Gas : Notre collectif regroupe aujourd’hui toute une panoplie de projets et d’expérimentations artisanales, paysannes, militantes, mais ce qu’on ne peut mentionner dans les activités de l’Îlot Vivant, ce serait un déploiement artistique, et un déploiement hors de la ferme des Petits Chapelais. Or, on ressent ce manque d’un engagement, militant toujours, mais ailleurs, autrement avec de nouvelles personnes. 

No : (Se mettant à compter sur ses doigts) Nous avons beau avoir dans nos rangs des zicos, chanteur.ses, artistes, auteur.rices, parolier.ères, comédien.nes, clowns et acrobates, nous avons jusqu’ici peu le temps et l’énergie de développer notre fibre artistique en dehors de quelques occasions et nécessités d’événements. Gaspard ayant fait du théâtre d’impro, amateur de poser ses fesses dans les fauteuils de salles de théâtre, régulier animateur et directeur d’une colo de théâtre pour petiot.es…

Gas : …et No souhaitant refaire du théâtre, rêvant depuis le lycée de mettre en scène Lorenzaccio réécrit, trop modeste pour se lancer dans le one woman show 

No : les planches nous ont appelé à y grimper, invité à les démonter, les déplacer et en faire une barricade, un canapé pour s’écouter les un.es les autre, une cabane sur un rond-point, une bibliothèque de pièces (ré)écrites par nous, et/ou par littéralement n’importe qui d’autre que des cismecs blancs hétéro nés au XVIème siècle, ou toute autre construction utile à nos luttes.

Gas : Ni l’un.e ni l’autre ne sommes professeur.es de théâtre, mais acquis.es à la cause de l’éducation populaire, du pouvoir de l’autogestion et de la magie de l’intelligence collective. Alors plutôt que de s’inscrire à un cours sur Rennes pour satisfaire cette envie, on s’est dit qu’on allait proposer un cours de théâtre hebdomadaire, auto-géré, gratuit et militant pour les personnes de  17 à 117 ans.  

No : (Se levant de sa chaise et déclamant) Qu’est ce qu’on veut dire par là ? Dans nos têtes, ça ressemblerait à la réunion de belles personnes qui ont le désir de faire du théâtre, qui en ont déjà fait ou non, qui sont ok à l’idée de ne pas être encadré.es comme dans un cours classique, et libres de suggérer des textes, des exercices de jeu, des  sessions d’écriture ou de réécriture, d’animer des cours, et/ou suivre avec enthousiasme et retour critique les copaines qui s’y tentent. Ça discuterait, jouerait, suerait sur les questions militantes sociale, écolo, anti-raciste, féministe, décoloniale, anti-validiste, anti-agiste, anti-capitaliste, LGBTQI+, en laissant libre cours à la joie, la colère, la tristesse, la passion, la détermination, l’espoir. Le seul cadre qu’on imagine, c’est celui du groupe, qui aura défini ses conditions d’exercice pour que ces moments soient safe, bienveillants, créateurs, constructifs, réflexifs et épanouissants pour toustes. Et si la tête, le coeur, le corps nous en disent, on pourrait sortir de cette bulle, se frotter au dehors, à un public qui pourrait ne plus en être un, le faire devenir acteur.rice dans des théâtre- forum, investir l’espace public, questionner celleux qu’on croise avec des performances de notre cru ? 

Gas: (Finissant de taper à toute vitesse sur son clavier la tirade de No)  Oui! Et les possibilités sont nombreuses : micro-saynètes jouées dans la rue, forme longue interprétée dans un marché, conte vivant en balade le long de la Vilaine, comédie musicale dans des fermes, théâtre d’impro sous un grand chêne, pièce en cinq actes à l’opéra de Rennes ou dans les centres sociaux du coin, … Le théâtre que l’on veut faire, on le voit aussi comme un moyen d’associer nos voix pour parler de ce qui nous tient à cœur, développer des histoires, mettre des mots et des gestes sur nos rêves ou pour dénoncer ce qui nous oppresse ou nous met en rage. Le théâtre pour nous, c’est un art collectif et vivant, donc militant.

No: Rire, chatouiller l’artivisme, sonder et s’évader, c’est l’intention qu’on a pour ce groupe d’humain.es à constituer, à réunir, les mercredis soirs, au Sud de Rennes, sûrement à St-Jacques de la Lande ? Si ça te tente, écris-nous ! On prévoit de se rencontrer entre vivant.es motivé.es le 15 septembre et le 22 septembre pour prendre nos températures, commencer à rire et amorcer la saison (on communiquera le lieu et les horaires plus tard si vous le voulez bien ). 

(Ils se prennent la main, montent sur le bureau et saluent le public)

No et Gas: (main dans la main en l’air): Hasta la Vista y viva la revolucion !

No’ (06 83 96 41 30) ou Gas (06 37 25 55 46) 

Nous écrire: ilot-vivant@riseup.net

Affiche lancement groupe de théâtre

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