Participer à un réseau d’échange autour de l’installation paysanne collective, diversifiée et engagée ?
Pour se rencontrer et partager des expériences autour de l’élevage, l’agroforesterie, les céréales, les grandes cultures, l’arbo, la transfo… et la complémentarité entre ces ateliers, en vue de reprendre des fermes, de les diversifier et de s’y engager 🙂
Salut !
Ici Seb de l’Îlot, je reviens parler ici d’une vieille-nouvelle proposition, qui vient renouveler un peu les modestes formats de rencontres et d’échange initiées jusqu’ici. La proposition en question serait de créer un réseau d’échange / rencontres / visites entre personnes ayant des projets d’installations agricoles à plusieurs pour reprendre et/ou monter des fermes diversifiées et socialement engagées !
C’est qu’ici, à l’Îlot Vivant (et autour), on est quelques-un-es désormais, à avoir envie, depuis plus ou moins longtemps, de devenir, d’une manière ou d’une autre, paysan-nes (des copaines yeutent fort l’élevage de vaches laitières et la transfo, le maraich’ et pour ma part je m’intéresse aux grandes cultures (céréales, protéagineux, oléagineux) et à l’agroforesterie (noisettes, chataignes, noix et autres arbres de bocage) – et tout ça est non-figé bien entendu.
Parce qu’on se rend compte que devenir paysan-nes (ensemble) et reprendre des fermes, pour peu qu’on se penche un peu sur le métier, et les enjeux techniques, agronomiques, sociaux, politiques, qu’il soulève, c’est une perspective essentielle à la fois très intimidante, mais tellement stimulante !
Les questions que cette perspective nous pose sont gigantesques, et c’est tant mieux. Reprendre une ferme, oui, peut-être, si on en est capables, si on est à la hauteur, si on s’en donne les moyens (et que d’autres nous tendent la main) ; mais en se demandant, toujours, forcément, et profondément : quel-les paysan-nes on veut être (pour nous et pour le monde) ?
Avec toutes les questions techniques et agronomiques (et nutritionnelles) que ça implique.
Quelles cultures / élevages choisir pour proposer une alimentation diversifiée et la plus complète possible aux habitant-es de nos territoires ? Comment élever des animaux en construisant une relation de réciprocité entre l’éleveur-se et son troupeau ? Comment construire des systèmes agroforestiers, en maraîchage ou en grandes cultures, qui régénèrent les sols ? Quelles races, essences, semences ? Quels couverts, amendements, travaux du sol, rotations…? Avec quels outils et machines, quel carburant ? Quelles formes d’abattage, de transformation, d’utilisation des sous-produits ? Et enfin quelles complémentarités entre les ateliers, entre les cultures, animaux, arbres, auxiliaires ?
Avec, aussi, toutes les questions sociales, économiques et politiques aussi.
Comment reprendre des fermes de taille conséquente pour y travailler à plusieurs, mutualiser du matériel, diversifier et rendre complémentaires les activités ? Avec quel argent, quelles aides (ou non), quelles formes de participation des habitant-es de nos territoires, quelles relations avec les voisins agriculteur-rices conventionnels ? Comment aller au bout du projet d’agriculture paysanne en ne se contentant pas d’alimenter en produits de qualité que des bobos blanc-hes (comme nous) ? Comment faire place, sur nos futures fermes, à des gens qui n’ont pas eu nos privilèges ? Comment participer, depuis ces fermes, et au delà, au renouvellement des populations agricoles et, allez, à un projet de société dans lequel les paysans, et à plus forte mesure encore, les paysannes, (re)prennent une digne place ?
Et surtout, avant ça, comment apprendre le métier ? Comment s’y confronter sans s’y abandonner ? Quelles trajectoires de formation alternatives ou complémentaires aux parcours plus“formels” (BPREA ou autre) ? Qui propose des offres de formation alternative aujourd’hui (CIAP, Civam, EAV, RTF et son feu Fourche et Champ Libre…) et comment s’y relier, ou bien le compléter si on y trouve pas botte à notre pied ? Quelles fermes visiter pour pratiquer les systèmes qu’on lit dans les livres et qui nous inspirent ? Comment parvenir à s’y pointer et y passer du temps ? Comment construire et préparer nos projets d’installation en parallèle ? Comment se tester dans notre capacité à fonctionner à plusieurs sur une ferme ? Comment, dans ce parcours du.de la combattant-e, monter en savoir-faire techniques, sans abandonner nos engagements politiques et collectifs ?
Eh oui, sur le chemin qu’on entame, y en a quelques-unes des questions.
C’est pourquoi la proposition c’est de se les poser à plusieurs 🙂
Avec d’autres gens, qui ont déjà cheminé un peu (ou beaucoup) dans leurs envies paysannes, qui se sont déjà frottés à des fermes, et qui, plus qu’une curiosité ou une envie de découverte, veulent aller plus loin dans leur échange, rencontres et expériences pour s’installer, peut-être, dans les 1, 2, 3 années qui viennent.
Ce modeste réseau d’échange et de rencontres vers l’installation, en fonction des retours qu’on aura, pourrait avoir différentes vocations :
– Se rencontrer, autour d’un territoire de vie et de projet, dans une optique de réseau local, de mutualisation, voire d’installations collectives (le territoire sera a priori le Sud et l’Ouest de Rennes pour nous – à moins qu’on ne puisse mettre des gens en lien d’autres territoires, ce qui serait chouette aussi, mais moins probable vu qu’on ne compte pas faire une com ultra large)
– Se rencontrer, au delà de nos territoires réciproques, sur des ateliers / productions / pratiques / enjeux qui questionnent plusieurs d’entre nous
– Partager des contacts d’un bout à l’autre de la France pour aller en visite / stage / wwoofing sur des fermes qui nous inspirent
– Et au delà on pourrait imaginer la structuration de réseaux de compagnonnage auto-gérés et milles autres formes d’entraide dans nos projets et trajectoires respectives ?
Dans l’idéal ce réseau n’aura par contre pas vocation à lancer des échanges / rencontres sur des thèmes que d’autres réseaux structurent mieux que nous : ce que nous voulons proposer ne sera donc a priori pas par exemple le lieu d’échanges techniques ciblés sur le maraîchage ou la permaculture sur petite surface (ce qui ne veut pas dire que des maraicher-ères ne peuvent pas “rejoindre” le réseau, mais s’iels le font ce serait plutôt pour discuter du lien avec les autres productions, ou des questions sociales et politiques en lien avec leur projet), il ne sera pas non plus un lieu de conseils pour personnes n’ayant pas vraiment de projet d’installation à court/moyen-terme. .
On aimerait en effet que ce petit réseau comble ce qui nous manque aujourd’hui : un modeste espace(-temps) d’échange et de rencontres entre des personnes voulant reprendre des fermes (de plusieurs dizaines d’hectares) à plusieurs (même s’iels sont seul-es pour l’instant) avec des productions complémentaires, des pratiques agronomiques qui répondent aux enjeux de relocalisation d’un maximum de denrées alimentaires, tout en étant favorables au Vivant, et des engagements sociaux et politiques.
Si vous êtes curieux-ses de ce que cette proposition pourrait donner (on l’est aussi – aucune idée de la manière dont ça pourra fonctionner ou non hihi), n’hésitez donc pas à nous contacter ici – ilot-vivant@riseup.net – en présentant si possible qui vous êtes rapidos, votre (potentiel) projet agricole tel que vous le voyiez aujourd’hui, peut-être des exemples de ferme qui vous inspirent, et surtout les attentes que vous avez vis à vis de ce petit groupe d’échange / rencontres ainsi que ce que vous pensez pouvoir apporter 🙂
Ensuite, et bah, en fonction des réponses, on verra ce qu’on fera (mise en place et partage d’une bullothèque de compétences ? création d’un groupe discord pour échange en ligne ? mais surtout rencontres, visites de fermes … ?).
Camarades paysan-nes (en devenir), au plaisir de vous lire, de vous rencontrer, d’écouter vos expériences et de partager ensemble utopies enracinées et inspirations fermières 🙂
Merci,
Seb pour l’îlot